Contre la Loi sur le renseignement, défendre les droits et les libertés démocratiques !
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Partout en Europe, les libertés démocratiques et les droits fondamentaux font l’objet d’une politique systématique de réduction et de démantèlement. L’autoritarisme dont font preuve les centres de pouvoir, la prétention à la caporalisation illimitée sont indissociables des politiques d’austérité et de précarisation à l’encontre des classes populaires.
Avec l’État d’urgence prolongé en France, il a été franchi un seuil qui doit nous alarmer toutes et tous. Partout, se multiplient et se combinent des dispositifs de restrictions de l’usage de l’espace public, de répression des formes de contestation, y compris les plus petites, et de surveillance de masse. La loi « bâillon » en Espagne ou la modification des lois sur le renseignement dans plusieurs pays en sont les symboles.
Les libertés démocratiques ce sont aussi les libertés liées au fait syndical. La possibilité de former des syndicats librement, d’informer les travailleurs/euses en formation ou non, d’agir et de défendre, tout ceci est systématiquement nié et attaqué. La défense des droits fondamentaux commence notamment par les faire respecter au sein des lieux de travail et des lieux de formation. La Suisse n’est pas un îlot épargné. Loin s’en faut.
La nouvelle loi sur le renseignement votée par le parlement helvétique en septembre 2015 est une pierre à l’édifice général de ces attaques contre les droits démocratiques et fondamentaux. En étendant très fortement les pouvoirs des services de renseignement et de police, elle porte une grave atteinte à la sphère privée, aux droits fondamentaux des individus, elle permet des procédures opaques et déterminées subjectivement. En d’autres termes, les autorités se dotent d’un dispositif leur permettant de surveiller très librement et à grande échelle la population.
Nous savons que ces outils ne servent jamais seulement à prévenir des menaces terroristes et se révèlent même être parfois peu efficaces. La Suisse a une tradition de surveillance politique. Le scandale des fiches tout comme les infiltrations dans des collectifs et associations contestataires nous l’ont appris. Tout cela fait écho à la France, où l’état d’urgence sert notamment à laisser le champ libre à l’intimidation et à la répression de militant-e-s écologistes et des mouvements sociaux et syndicaux.
C’est pourquoi nous soutenons le référendum contre la nouvelle loi sur le renseignement (LRens) et, en cette journée internationale des droits humains, nous appelons toutes et tous à signer et faire signer au plus vite. Le délai court jusqu’au 15 décembre 2015. Les feuilles de signatures sont disponibles sur le site du comité référendaire : etat-fouineur.ch.
Ce référendum est une étape importante. Mais il s’agit bien d’une lutte générale pour la défense et l’extension des droits et des libertés démocratiques, ainsi que des droits liés au fait syndical qu’il faut construire. Cela doit être une de nos priorités.
Lausanne, le 10 décembre 2015