Frappons un grand coup contre l’initiative de l’UDC
Editorial politique
Unies derrière le gouvernement, de nombreuses organisations délèguent au Conseil Fédéral la tâche de défendre et de garantir les conditions d’études et de travail des étudiant-e-s et des salarié-e-s. Ce même gouvernement pratique depuis longtemps une politique de division sociale, de stigmatisation de la population immigrée, de déprotection sociale généralisée et se positionne contre la démocratisation des études. Cette politique de délégation, d’abandon de toute indépendance de notre mouvement nous dessert et nous affaiblit. Pour défendre efficacement nos conditions, nous devons faire systématiquement pression sur les autorités et résister, en particulier sur le terrain social, à la politique de l’UDC.
Cette votation vient sanctionner, par une victoire de la droite dure sur le terrain social, des années de combats non menés de la gauche syndicale, sociale et politique. La politique du moins pire qui accepte de cogérer l’austérité et qui promeut le social-libéralisme affecte en profondeur les salarié-e-s, en formation ou non, de ce pays.
La victoire de l’UDC aura pour conséquence une accélération radicale des attaques sur les droits sociaux, démocratiques et fondamentaux. Le patronat, la droite politique et économique n’auront aucun mal à s’y rallier : fragilisation de toutes et tous les immigré-e-s, y compris permis C, baisse des salaires, précarisation des conditions de travail, réduction de la protection sociale et du service public, recul des libertés démocratiques.
Le fractionnement des salarié-e-s et des étudiant-e-s en groupes distincts (immigré-e-s et suisse-sse-s, par ex.) rend possible et accélère cette politique. Elle frappe les immigré-e-s. Elle frappera ensuite tout le monde, à terme, à court terme.
Il s’agit aujourd’hui de prendre la mesure de la situation. Cette votation n’est pas une erreur de parcours d’une population manipulée et trompée par un marketing tapageur, mais la réalisation d’une implantation profonde de la droite conservatrice, autoritaire et anti-sociale, y compris dans les classes populaires.
La circulation néo-libérale sans protection et sans garantie, on l’a toujours combattue et on l’a combattra. De même, ce ne sont pas les accords de Bologne qui visent la marchandisation du savoir et la réduction du service public de la formation, qui nous déterminent pour la mobilité étudiante.
Il nous faut frapper un premier coup contre l’initiative de l’UDC en faisant échouer la remise en cause d’ERASMUS et du financement de la recherche. Dans son sillage immédiat, nous devons affirmer l’unité des étudiant-e-s, étrangers/ères et suisse-sse-s, par la revendication de l’égalité des droits et celle, aujourd’hui, d’un salaire minimum pour toutes et tous, à 4000.-/mois ou 22.-/h (+ 13ème) aussi pour celles et ceux qui travaillent aux études.
La défense de nos conditions se fera si nous sommes capables de nous opposer franchement à chaque dégradation et si nous pouvons offrir un point d’appui à celles et ceux qui veulent résister. Il s’agit de construire un mouvement qui promeuve l’égalité de droit et de condition, un socle général de protection sociale qui permette de vivre décemment dans toutes les étapes de la vie, la défense des droits fondamentaux et des libertés démocratiques (y.c. syndicales), un service public fort, démocratisé et doté de moyens suffisants.
C’est-à-dire une démonstration de force contre les tentatives de division des travailleurs/euses en formation ou non. Pour l’égalité et l’émancipation.