Lausanne : Rassemblement de solidarité pour Clément Méric
Voici le texte lu tout à l’heure au rassemblement.
Camarades,
Mercredi soir, une organisation d’extrême-droite tuait à Paris. Et elle tuait un des nôtres. Clément Méric était un militant, il était de celles et de ceux qui chaque jour mènent le combat pour l’égalité, pour liberté, pour l’émancipation. C’était un camarade du syndicat Solidaires Etudiant-e-s et de l’Action Anti-fasciste Paris-Banlieu, âgé de 18 ans et étudiant à Sciences Po. Ce meurtre politique, cet acte barbare est le fait d’individus qui gravitent autour de la Jeunesse Nationaliste Révolutionnaire, une organisation fasciste. Déclaré en état de mort cérébrale le soir même, Clément avait été battu à mort, à coup de poing américain, en sortant d’un magasin de vêtements près de la gare Saint-Lazare.
C’est avec une profonde tristesse et révolte que nous apprenons son décès. Toutes nos pensées et notre solidarité vont d’abord à sa famille, ses ami-e-s et ses camarades.
Jours pénibles que ces jours où l’odeur nauséabonde rapporte avec elle un passé souvent brumeux, parfois oublié, et qui aujourd’hui, tristes et révoltés que nous sommes, sonne clair à nos cœurs réveillés.
Oui, l’extrême-droite radicale se renforce partout en Europe. Les actions violentes contre des militant-e-s, des syndicalistes, mais aussi les violences homophobes, racistes, sexistes se multiplient. Les mouvements anti-égalitaires et anti-syndicalistes sont partout à l’offensive et tentent d’occuper l’espace public. Ils profitent d’un terreau fertile qui à force de promouvoir la discrimination, la haine et l’infériorisation de fractions entières de la société fini par légitimer les actions violentes des groupes fascistes.
Ce meurtre sonne comme un avertissement. Mais comment ne pas l’avoir entendu plus tôt ?
Comment ne pas l’avoir entendu, lorsque des mois durant, milliers par milliers ils occupaient l’espace public prônant la discrimination, la haine, et l’inégalité des droits ?
Comment ne pas l’avoir entendu, alors que les violences homophobes, racistes ou sexistes se multiplient librement ?
Comment ne pas l’avoir entendu, alors que les Rroms, les sans-papiers, les mendiant-e-s sont devenu la cible fétiche des gouvernements jusque dans nos provinces reculées ?
Comment ne pas l’avoir entendu, alors que le tout-sécuritaire est la mode, et que l’on cherche à faire taire, systématiquement, toute parole critique, toute action subversive, toute lutte pour le bien commun, la solidarité, la justice sociale ?
Les groupes de l’extrême droite radicalisé sont bien la pointe d’un processus plus vaste qui cherche sans cesse à faire taire, à promouvoir l’inégalité, et la répression contre les mouvements d’émancipation. En Suisse aussi, le climat politique, la médiatisation populiste et les appels à la discrimination et au tout-sécuritaire doivent être combattus.
Aujourd’hui, il est de notre devoir de poursuivre et d’intensifier les luttes de l’émancipation en la mémoire de Clément, seules garantes contre la barbarie des fascistes.
Clément vivra !
No Pasarán !
Appel à un rassemblement de solidarité pour Clément Méric, militant syndicaliste et anti-fasciste de 18 ans tué mercredi soir par une bande d’extrême-droite à Paris.