UNIL : une victoire contre la discrimination des étudiant-e-s de première

Ce matin, la Direction de l’UNIL a annoncé renoncer à sa mesure de discrimination contre les étudiant-e-s de première année. En effet, ces dernier-ère-s auront dorénavant droit, comme les autres étudiant-e-s, à ce qu’un échec aux examens ne soit pas compté comme tentative.
La Direction affirme que c’est en raison des nouvelles décisions fédérales, qui compliquent encore plus l’organisation des examens en juin, et des discussions avec les associations et institutions universitaires qu’elle s’est résolue à revenir sur sa décision.
En réalité, les arguments contre une telle discrimination étaient connus avant même que la décision ne soit prise. Ce qui a été déterminant dans cette volte-face, c’est la pression grandissante des étudiant-e-s sur la Direction. En effet, depuis plusieurs semaines, plus de 200 étudiant-e-s se sont mobilisé-e-s à travers un groupe WhatsApp (confinement oblige), plusieurs milliers ont signé des pétitions, se sont organisés pour faire des recours par faculté, et discutaient également de lancer une action collective de désinscription en bloc pour forcer la main à la Direction. Sans compter que notre syndicat a déposé un recours auprès de la Commission de recours de l’Université, en attaquant la légalité et le fond discriminatoire de la décision de la Direction.
Mais la Direction n’admettra jamais que c’est sous pression qu’elle a dû reculer, car cela reviendrait à encourager la contestation. C’est pourquoi elle explique que c’est par le dialogue institutionnel que la situation a pu être débloquée, quand bien même, jusqu’à hier encore, les représentant-e-s étudiant-e-s disaient être face à un mur, dans les négociations avec la Direction. C’est donc bel et bien la mobilisation collective qui a permis d’obtenir ce résultat.
Il faut se réjouir de cette victoire, car nous avons pu faire reculer la Direction, qui jusqu’ici se sentait suffisamment à l’aise pour être la seule université de ce pays à assumer ouvertement de discriminer les étudiant-e-s de première en prétextant cyniquement la sélection sociale.
Mais la discrimination persiste. L’accès au fonds social de l’UNIL, ainsi qu’au fonds d’urgence débloqué par la Direction, est restreint pour les étudiant-e-s de première ainsi que pour les étranger-ère-s. Nous revendiquons que toutes les restrictions de statut soient levées ! Et que l’accès au fonds social soit ouvert à toutes et tous les étudiant-e-s des hautes écoles du canton, comme c’est le cas à Genève !
Le problème des examens reste entier. Les conditions ne sont absolument pas réunies pour qu’ils puissent se dérouler de manière cohérente et satisfaisante, ou même selon les critères minimaux de l’égalité de traitement. Maintenir les examens, c’est vouloir évaluer notre capacité de gestion et de réaction face à la crise du coronavirus, et non pas nos connaissances. C’est une mascarade basée sur une foi absurde en l’évaluation certificative, et c’est une expérience de darwinisme social qui ne montrera qu’une chose : les mieux loti·e·s socialement, psychologiquement, etc., survivront, les autres disparaîtront. C’est pourquoi nous maintenons qu’il est d’autant plus nécessaire de continuer à se mobiliser pour la validation du semestre pour toutes et tous.
Et si la Direction a pu jusqu’ici nous diviser entre volées, il est encore temps, et d’autant plus important, d’agir toutes et tous ensemble pour défendre nos intérêts.